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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeMer 31 Mai - 14:08

Smile ma ptite Maya


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeDim 4 Juin - 7:24

Le poète méconnu
Poète : Charles Dovalle (1807-1829)
Recueil : Poésies de feu (1830).
Enfant, sa jeune âme a des ailes,
À des ailes de papillon :
Tantôt errant sur un sillon
Et rasant les moissons nouvelles,
Tantôt empressée à s'asseoir,
Rêveuse, au sein des églantines,
Ou, sous les blanches aubépines,
Respirant les parfums du soir.

Jeune homme, à ses ailes accrues
Il se fie, ainsi qu'un aiglon,
Qui, dédaignant l'humble vallon,
Bâtit son aire dans les nues :
Son œil va fixer l'astre Dieu,
Dont un rayon donne la vie ;
Et la flamme, au soleil ravie,
Lui trace une route de feu.

Quand les réalités sévères,
Plus tard, apportant la douleur,
L'une après l'autre de son cœur
Arrachent les douces chimères,
L'âme du poète attristé
S'abat, pareille à la tempête,
Et poursuit d'une aile inquiète
Un avenir désenchanté.

Bientôt il trouve la vieillesse :
C'est en vain qu'il s'est efforcé
De soustraire son front glacé
A la main du Temps qui le presse
Alcyon flottant sur l'écueil,
Il appelle son âme errante,
Ouvre encore une aile, mourante...
Et va tomber dans un cercueil !

Là seulement, pour le génie,
Commence la postérité :
Radieux d'immortalité,
Ressaisis ta gloire ternie,
Poète !... on t'abreuva de fiel,
Ton lit de mort fut solitaire,
Mais ton dernier pas sur la terre
Est ton premier pas vers le ciel !

Charles Dovalle.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeLun 5 Juin - 7:30

Les deux muses
Poète : Charles Dovalle (1807-1829)
Recueil : Poésies de feu (1830).
La muse classique

Tranquille amant des jeunes immortelles,
Qui, sur le Pinde, ont proclamé ton nom,
Sois-leur dévot : fuis les routes nouvelles,
Point de salut hors de mon Hélicon !
De ton encens montre-toi plus avare :
Crains d'invoquer un dieu capricieux :
Tu volerais sur les ailes d'Icare...
Fuis le soleil ! n'approche pas des cieux !

La muse romantique

Brûlant d'amour, palpitant d'harmonie,
Jeune, laissant jaillir tes vers brûlants,
Libre, fougueux, demande à ton génie
Des chants nouveaux, indépendants.
Du feu sacré si le ciel est avare,
Va l'y ravir d'un vol audacieux ;
Vole, jeune homme !... oui, souviens-toi d'Icare ;
Il est tombé, mais il a vu les cieux !

Charles Dovalle.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeMar 6 Juin - 7:23

Le Sylphe
Poète : Charles Dovalle (1807-1829)
Recueil : Poésies de feu (1830).
L'aile ternie et de rosée humide,
Sylphe inconnu, parmi les fleurs couché,
Sous une feuille, invisible et timide,
J'aime à rester caché.

Le vent du soir me berce dans les roses ;
Mais quand la nuit abandonne les cieux,
Au jour ardent mes paupières sont closes :
Le jour blesse mes yeux.

Pauvre lutin, papillon éphémère,
Ma vie, à moi, c'est mon obscurité !
Moi, bien souvent, je dis : « C'est le mystère
« Qui fait la volupté ! »

Et je m'endors dans les palais magiques,
Que ma baguette élève au fond des bois,
Et dans l'azur des pâles véroniques
Je laisse errer mes doigts.

Quand tout-à-coup l'éclatante fanfare
A mon oreille annonce le chasseur,
Dans les rameaux mon faible vol s'égare,
Et je tremble de peur.

Mais, si parfois, jeune, rêveuse et belle,
Vient une femme, à l'heure où le jour fuit,
Avec la brise, amoureux, autour d'elle
Je voltige sans bruit.

J'aime à glisser, aux rayons d'une étoile,
Entre les cils qui bordent ses doux yeux ;
J'aime à jouer dans les plis de son voile
Et dans ses longs cheveux.

Sur son beau sein quand son bouquet s'effeuille,
Quand à la tige elle arrache un bouton,
J'aime surtout à voler une feuille
Pour y tracer mon nom...

Oh ! respectez mes jeux et ma faiblesse,
Vous qui savez le secret de mon cœur !
Oh ! laissez-moi, pour unique richesse,
De l'eau dans une fleur.

L'air frais du soir ; au bois, une humble couche ;
Un arbre vert pour me garder du jour...
Le sylphe, après, ne voudra qu'une bouche
Pour y mourir d'amour !

Charles Dovalle.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeMer 7 Juin - 7:39

L'inconnue
Poète : Charles Dovalle (1807-1829)
Recueil : Poésies de feu (1830).
C'était un soir que tout brillait de feux ;
Un soir qu'éclatant de lumières,
Tivoli lassait les paupières
De mille curieux.

Là, des bosquets blanchis ; là, des masses plus sombres ;
Des soleils de cristal, des jours brusques, des ombres
Qui s'allongent sur le gazon ;
Aux branches des ormeaux des lampes suspendues ;
Des nacelles dans l'air ; d'innombrables statues
Et des chœurs qui dansent en rond !

Ô jardins enchantés ! scènes éblouissantes !
Brises du soir ! zéphirs ! haleines caressantes !
Air brûlant, imprégné de désirs et d'amour !
Femmes, qu'on suit de l'œil de détour en détour !
Tumulte ! bals confus, aux amants si propices !
Tourbillon entraînant ! Tivoli !... — Quand mon cœur,
Froissé par le dégoût, mais ardent au bonheur,
Voudra du souvenir savourer les délices,
J'irai sous tes arceaux, à la place où brilla,
Comme un astre d'argent, comme un blanc météore,
Comme un premier éclat d'une naissante aurore,
Cette belle inconnue... Et je dirai : « C'est là ! »

C'est là qu'elle s'assit, rêveuse
Et fermant ses yeux à demi :
Là qu'elle demeura, pâle et silencieuse,
Près d'un vieil époux endormi.

Malheureuse peut-être au sein de la richesse !
Malheureuse peut-être avec tant de jeunesse !...
Comme elle était belle, grand Dieu !
Et je l'oublierais, moi !... j'oublierais sa tristesse
Et son regard qui semblait un adieu !...

Non !... non, jamais ! — Un jour, dans les fêtes bruyantes,
De plaisir, de beauté, des femmes rayonnantes,
Pourront étaler à mes yeux
De leurs dix-huit printemps les grâces orgueilleuses,
Et tracer, en riant, dans leurs danses joyeuses,
Des pas voluptueux.

Quand je verrai leurs rangs s'ouvrir à mon passage,
Quand j'aurai vu rougir leur gracieux visage,
Peut-être alors mon cœur palpitera ;
A mes regards une autre sera belle :
Mais je dirai : Ce n'est pas elle...
Et mon bonheur s'envolera.

Charles Dovalle.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeJeu 8 Juin - 7:26

L'indifférente
Poète : Charles Dovalle (1807-1829)
Recueil : Poésies de feu (1830).
Ah ! qu'elle est belle !... qu'elle est belle !...
Oh ! qu'il doit avoir de bonheur
Celui qui respire près d'elle,
Celui qui fait battre son cœur !

Et l'on m'a dit : « Non !... cette femme
Que tant d'amour semble entourer,
Froide et rêveuse, n'a point d'âme
Qu'un jeune époux puisse enivrer ! »

Jamais sa paupière brûlante
Dans ses yeux n'a caché de feu ;
Jamais à sa lèvre tremblante
Nul n'a surpris un tendre aveu.

Comme la brise qui soupire
Après une longue chaleur,
Arrache un murmure à la lyre,
Arrache une feuille à la fleur :

Mille amants cherchent à lui plaire,
Mais elle n'en préfère aucun.
Sur une tige solitaire
C'est une rose sans parfum...

Blasphème !... au fond de sa pensée
Si jamais œil mortel n'a lu ;
A la main qui l'avait pressée
Si sa main n'a point répondu,

C'est qu'à cette âme encore muette,
Pour qu'elle rende un premier son,
Il faut une âme de poète,
Comme du soleil à Memnon !...

Charles Dovalle.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeVen 9 Juin - 7:36

Mon rêve
Poète : Charles Dovalle (1807-1829)
Recueil : Poésies de feu (1830).
« Jeune imprudent, ne brave pas l'orage,
L'indépendance est un mot oublié !
Courbe ton front ! » me disait un vieux sage,
Qu'au char des grands la crainte avait lié.
« Que le bandeau qui couvre nos misères,
Lui dis-je alors, par vous soit écarté :
Mais moi, qui suis dans l'âge des chimères,
Ah ! laissez-moi rêver la liberté !

Si votre cœur, lassé de trop de haines,
A soixante ans, ne peut plus s'émouvoir ;
Si, sans frémir, vous contemplez nos chaînes.
Moi, j'ai vingt ans, je ne veux pas les voir !
D'illusions j'ai bercé ma jeunesse,
Je crains encore la triste vérité...
Gardez, gardez votre froide sagesse,
Et laissez- moi rêver la liberté !...

Quand les bourreaux, sous d'injustes entraves,
Des nobles cœurs ont comprimé l'essor,
Serfs indolents, que des milliers d'esclaves
Pour s'affranchir n'osent faire un effort !
Moi, du soleil je sens les étincelles,
Du champ des airs, aiglon déshérité,
Moi, vers les cieux, je tends encore mes ailes...
Ah ! laissez-moi rêver la liberté !...

Je sais qu'au sein même des républiques,
La liberté craint les ambitieux...
Je sais qu'il est des prêtres fanatiques
Qui se sont mis à la place des dieux.
Mais je caresse un séduisant mensonge,
Je suis amant !... Rois, pontifes, beauté,
Puisque pour nous elle n'est plus qu'un songe,
Ah ! laissez-moi rêver la liberté ! »

Charles Dovalle.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeSam 10 Juin - 7:32

Premier chagrin
Poète : Charles Dovalle (1807-1829)
Recueil : Poésies de feu (1830).
Le bassin est uni : sur son onde limpide
Pas un souffle de vent ne soulève une ride ;
Au lever du soleil, chaque flot argenté
Court, par un autre flot sans cesse reflété ;
Il répète ses fleurs, comme un miroir fidèle ;
Mais la pointe des joncs sur la rive a tremblé,
Près du bord, qu'elle rase, a crié l'hirondelle...
Et l'azur du lac s'est troublé !

Au sein du bois humide, où chaque feuille est verte,
Où le gazon touffu boit la rosée en pleurs,
Où l'espoir des beaux jours rit dans toutes les fleurs,
Aux baisers du printemps, la rose s'est ouverte ;
Mais au fond du calice un insecte caché
Vit, déchirant la fleur de sa dent acérée,
Et la rose languit, pâle et décolorée,
Sur son calice desséché !

Un passé tout rempli de chastes jouissances,
Des baisers maternels, du calme dans le port ;
Un présent embelli de vagues espérances
Et de frais souvenirs... amis, voilà mon sort !
L'avenir n'a pour moi qu'un gracieux sourire ;
J'ai dix-huit ans ! mon âge est presque le bonheur...
Je devrais être heureux... non ! mon âme désire
Et j'ai du chagrin dans le cœur !

Charles Dovalle.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeLun 12 Juin - 7:21

Tes yeux où je lis ton âme
Poète : Charles Dovalle (1807-1829)
Recueil : Poésies de feu (1830).
Noirs et brûlants, jeune femme,
Noirs et brûlants, qu'ils sont beaux !!!
Ils ont troublé mon repos,
Tes yeux, où je lis ton âme,
Tes yeux noirs, qui sont si beaux !...

J'ai vu des yeux d'Espagnole,
Qui faisaient rêver d'amour :
D'où s'échappaient tour-à-tour
Et le regard qui console,
Et celui d'où naît l'amour ;

J'ai vu les blondes Anglaises
Et l'azur de leurs grands yeux ;
Le regard des Milanaises
M'a brûlé de tous ses feux ;
Ni les filles d'Italie,
Ni les filles d'Ibérie,
Qui pourtant sont tout ardeur !
Ni les femmes d'Angleterre,
Ni personne sur la terre
N'a ton coup d'œil enchanteur...

Je te fais une prière :
Que j'aie un regard de toi !
Soulève encore ta paupière,
En fixant tes yeux sur moi.

Assez !... c'est assez !... mon âme
Se fond sous des yeux si beaux,
J'y perdrais tout mon repos...
Noirs et brûlants, jeune femme,
Noirs et brûlants, qu'ils sont beaux !

Charles Dovalle.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeMar 13 Juin - 7:24

À Auguste Brachet
Poète : René-François Sully Prudhomme (1839-1907)
Recueil : Les épreuves (1866).
Sonnet.


Ami, la passion du Verbe et de ses lois
Nous obsède tous deux. Toi, d'une oreille austère,
Tu scrutes savamment le son dépositaire
Du génie et du cœur des hommes d'autrefois ;

Tu sais sur quel passage appuie ou court la voix,
Sous quelle fixe règle un mot vibre et s'altère.
Moi qui, sans le sonder, jouis de ce mystère,
Je nombre le langage en comptant sur mes doigts ;

J'observe à mon insu les lois que tu démontres ;
Je devine les mots, leurs divines rencontres,
Le secret de leur vie et l'art de les choisir.

Echangeons nos travaux pour adoucir nos veilles :
Dis-moi la discipline et les mœurs des abeilles,
Et je recueillerai leur miel pour ton plaisir.

René-François Sully Prudhomme.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeMer 14 Juin - 7:19

Abdication
Poète : René-François Sully Prudhomme (1839-1907)
Recueil : Les vaines tendresses (1875).
Je voudrais être, sur la terre,
L'unique héritier des grands rois
Dont la force et l'éclat font taire
Tous les revendiqueurs des droits,

De ces rois d'Asie et d'Afrique,
Monarques des derniers pays
Où les maîtres sont, sans réplique,
Sans réserve, encore obéis.

Je verrais, à mon tour idole,
Les trois quarts du monde vivant
Se prosterner sous ma parole
Comme un champ de blés sous le vent.

Les tribus des races voisines
Feraient affluer par milliers
Les venaisons dans mes cuisines,
Les vins rares dans mes celliers,

Des chevaux plein mes écuries,
Des meutes traînant leurs valets,
Des marbres, des tapisseries,
Des vases d'or, plein mes palais !

Sous mes mains j'aurais des captives
Belles de pleurs, et sous mes pieds
Les têtes fières ou craintives
De leurs pères humiliés.

Je posséderais sans conquête
Mon vaste empire, et sans rival !
Dans la sécurité complète
D'un pouvoir salué légal.

Alors, alors, ô joie intense !
Convoquant mon peuple et ma cour,
Devant la servile assistance
Moi-même, en plein règne, au grand jour,

Avec un cynisme suprême,
Je briserais sur mon genou
Le sceptre avec le diadème,
Comme un enfant casse un joujou ;

De mes épaules accablées
Arrachant le royal manteau,
Aux multitudes assemblées
Je jetterais l'affreux fardeau ;

Pour les déshérités prodigue
Je laisserais tous mes trésors,
Comme un torrent qui rompt sa digue,
Se précipiter au dehors ;

Cessant d'appuyer ma sandale
Sur la nuque des prisonniers ;
Je rendrais la terre natale
Aux plus fameux comme aux derniers ;

J'abandonnerais à mes troupes
Tout l'or glorieux des rançons ;
Puis je laisserais dans mes coupes
Boire mes propres échansons ;

Sur mes parcs, mes greniers, mes caves,
Par-dessus fossé, grille et mur,
Je lâcherais tous mes esclaves
Comme des ramiers dans l'azur !

Tout mon harem, filles et veuves,
S'en retournerait au foyer,
Pour enfanter des races neuves
Que nul tyran ne pût broyer,

Qui ne fussent plus la curée
D'un vainqueur, suppôt de la mort,
Mais serves d'une loi jurée
Dans un libre et paisible accord,

Fondant la cité juste et bonne
Où chaque homme en levant la main
Sent qu'il atteste en sa personne
La dignité du genre humain !

Et moi qui fuis même la gêne
Des pactes librement conclus,
Moi qui ne suis roseau ni chêne,
Ni souple, ni viril non plus,

Je m'en irais finir ma vie
Au milieu des mers, sous l'azur,
Dans une île, une île assoupie
Dont le sol serait vierge et sûr,

Île qui n'aurait pas encore
Senti l'ancre des noirs vaisseaux,
Dont n'approcheraient que l'aurore,
Le nuage et le pli des eaux.

Dans cette oasis embaumée,
Loin des froides lois en vigueur,
Viens, dirais-je à la bien-aimée,
Appuyer ton cœur sur mon cœur ;

Des lianes feront guirlandes
Entre les palmiers sur nos fronts,
Et tu verras des fleurs si grandes
Qu'ensemble nous y dormirons.

René-François Sully Prudhomme.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeJeu 15 Juin - 7:23

À Kant
Poète : René-François Sully Prudhomme (1839-1907)
Recueil : Les épreuves (1866).
Sonnet.


Je veux de songe en songe avec toi fuir sans trêve
Le sol avare et froid de la réalité :
Le rêve offre toujours une hospitalité
Sereine et merveilleuse à l'âme qu'il soulève.

Et, tu l'as dit, ce monde, après tout, n'est qu'un rêve,
Fantôme insaisissable à qui l'a médité,
Apparence cruelle et sans solidité
Où l'idéal s'ébauche et jamais ne s'achève.

Chaque sens fait un rêve : harmonie et parfum,
Saveur, couleur, beauté, toute forme en est un ;
L'homme à ces spectres vains prête un corps qu'il invente.

Ému, je ne sais rien de la cause émouvante :
C'est moi-même ébloui que j'ai nommé le ciel,
Et je ne sens pas bien ce que j'ai de réel.

René-François Sully Prudhomme.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeVen 16 Juin - 7:21

À l'océan
Poète : René-François Sully Prudhomme (1839-1907)
Recueil : Les vaines tendresses (1875).
Sonnet.


Océan, que vaux-tu dans l'infini du monde ?
Toi, si large à nos yeux enchaînés sur tes bords,
Mais étroit pour notre âme aux rebelles essors,
Qui, du haut des soleils te mesure et te sonde ;

Presque éternel pour nous plus instables que l'onde,
Mais pourtant, comme nous, œuvre et jouet des sorts,
Car tu nous vois mourir, mais des astres sont morts,
Et nulle éternité dans les jours ne se fonde.

Comme une vaste armée où l'héroïsme bout
Marche à l'assaut d'un mur, tu viens heurter la roche,
Mais la roche est solide et reparaît debout.

Va, tu n'es cru géant que du nain qui t'approche :
Ah ! Je t'admirais trop, le ciel me le reproche,
Il me dit : « Rien n'est grand ni puissant que le Tout ! »

René-François Sully Prudhomme.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeSam 17 Juin - 7:20

À ma sœur
Poète : René-François Sully Prudhomme (1839-1907)
Recueil : Stances et poèmes (1865).
Ces vers que toi seule aurais lus,
L'œil des indifférents les tente ;
Sans gagner un ami de plus
J'ai donc trahi ma confidente.

Enfant, je t'ai dit qui j'aimais,
Tu sais le nom de la première ;
Sa grâce ne mourra jamais
Dans mes yeux qu'avec la lumière.

Ah ! si les jeunes gens sont fous,
Leur enthousiasme s'expie ;
On se meurtrit bien les genoux
Quand on veut saluer la vie.

J'ai cru dissiper cet amour ;
Voici qu'il retombe en rosée,
Et je sens son muet retour
Où chaque larme s'est posée.

René-François Sully Prudhomme.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeLun 19 Juin - 7:27

À Ronsard
Poète : René-François Sully Prudhomme (1839-1907)
Recueil : Les vaines tendresses (1875).
Sonnet.


Ô maître des charmeurs de l'oreille, ô Ronsard,
J'admire tes vieux vers, et comment ton génie
Aux lois d'un juste sens et d'une ample harmonie
Sait dans le jeu des mots asservir le hasard.

Mais, plus que ton beau verbe et plus que ton grand art,
J'aime ta passion d'antique poésie
Et cette téméraire et sainte fantaisie
D'être un nouvel Orphée aux hommes nés trop tard.

Ah ! Depuis que les cieux, les champs, les bois et l'onde
N'avaient plus d'âme, un deuil assombrissait le monde,
Car le monde sans lyre est comme inhabité !

Tu viens, tu ressaisis la lyre, tu l'accordes,
Et, fier, tu rajeunis la gloire des sept cordes,
Et tu refais aux dieux une immortalité.

René-François Sully Prudhomme.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeMar 20 Juin - 7:35

À Théophile Gautier
Poète : René-François Sully Prudhomme (1839-1907)
Recueil : Les vaines tendresses (1875).
Sonnet.


Maître, qui du grand art levant le pur flambeau,
Pour consoler la chair besoigneuse et fragile,
Redis la gloire antique à cette exquise argile,
Ton corps va donc subir l'outrage du tombeau !

Ton âme a donc rejoint le somnolent troupeau
Des ombres sans désirs, où l'attendait Virgile,
Toi qui, né pour le jour d'où le trépas t'exile,
Faisais des voluptés les prêtresses du beau !

Ah ! Les dieux (si les dieux y peuvent quelque chose)
Devaient ravir ce corps dans une apothéose,
Incorruptible chair l'embaumer pour toujours ;

Et l'âme ! L'envoyer dans la nature entière
Savourer librement, éparse en la matière,
L'ivresse des couleurs et la paix des contours !

René-François Sully Prudhomme.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeJeu 22 Juin - 11:09

Au bord de l'eau
Poète : René-François Sully Prudhomme (1839-1907)
Recueil : Les vaines tendresses (1875).
S'asseoir tous deux au bord d'un flot qui passe,
Le voir passer ;
Tous deux, s'il glisse un nuage en l'espace,
Le voir glisser ;
À l'horizon, s'il fume un toit de chaume,
Le voir fumer ;
Aux alentours, si quelque fleur embaume,
S'en embaumer ;
Si quelque fruit, où les abeilles goûtent,
Tente, y goûter ;
Si quelque oiseau, dans les bois qui l'écoutent,
Chante, écouter...
Entendre au pied du saule où l'eau murmure
L'eau murmurer ;
Ne pas sentir, tant que ce rêve dure,
Le temps durer ;
Mais n'apportant de passion profonde
Qu'à s'adorer ;
Sans nul souci des querelles du monde,
Les ignorer ;
Et seuls, heureux devant tout ce qui lasse,
Sans se lasser,
Sentir l'amour, devant tout ce qui passe,
Ne point passer !

René-François Sully Prudhomme.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeVen 23 Juin - 7:31

René-François Sully Prudhomme (1839-1907)
Recueil : Les épreuves (1866).
Sonnet.


Ne meurs pas encore, ô divin Désir,
Qui sur toutes choses
Vas battant de l'aile et deviens plaisir
Dès que tu te poses.

Rôdeur curieux, es-tu las d'ouvrir
Les lèvres, les roses ?
N'as-tu désormais rien à découvrir
Au pays des causes ?

Couvre de baisers la face du beau,
Jusqu'au fond du vrai porte ton flambeau,
Fils de la jeunesse !

Encor des pensers, encor des amours !
Que ta grande soif s'abreuve toujours
Et toujours renaisse !

René-François Sully Prudhomme.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeSam 24 Juin - 7:44

Au jour le jour
Poète : René-François Sully Prudhomme (1839-1907)
Recueil : Les vaines tendresses (1875).
xÀ Emmanuel Des Essarts.


Quand d'une perte irréparable
On garde au coeur le souvenir,
On est parfois si misérable
Qu'on délibère d'en finir.

La vie extérieure oppresse :
Son mobile et bruyant souci
Fatigue... et dans cette détresse
On murmure : « Que fais-je ici ?

« Libre de fuir tout ce tumulte
Où ma douleur n'a point de part,
Où le train du monde l'insulte,
Pourquoi retarder mon départ ?

« Pourquoi cette illogique attente ?
Les moyens sont prompts et divers,
Pour l'homme que le néant tente,
D'écarter du pied l'univers ! »

Mais l'habitude, lâche et forte,
Demande grâce au désespoir ;
On se condamne et l'on supporte
Un jour de plus sans le vouloir.

Ah ! C'est qu'il faut si peu de chose
Pour faire accepter chaque jour !
L'aube avec un bouton de rose
Nous intéresse à son retour.

La rose éclora tout à l'heure,
Et l'on attend qu'elle ait souri ;
Eclose, on attend qu'elle meure ;
Elle est morte, une autre a fleuri ;

On partait, mais une hirondelle
Descend et glisse au ras du sol,
Et l'oeil ne s'est séparé d'elle
Qu'au ciel où s'est perdu son vol ;

On partait, mais tout près s'éveille,
Sous un battement d'éventail,
Un frais zéphire qui conseille
Avec l'espoir un dernier bail ;

On partait, mais le bruit tout proche
D'un marteau fidèle au labeur,
Sonnant comme un mâle reproche,
Fait rougir d'être un déserteur ;

Tout nous convie à ne pas clore
Notre destinée aujourd'hui ;
Le malheur même est doux encore,
Doux à soulager dans autrui :

Une larme veut qu'on demeure
Au moins le temps de l'essuyer ;
Tout ce qui rit, tout ce qui pleure,
Fait retourner le sablier.

Ainsi l'agonie a des trêves :
On ressaisit, au moindre appel,
Le fil ténu des heures brèves
Au seuil du mystère éternel.

On accorde à cette agonie
Que la main n'abrège jamais,
Une lenteur indéfinie
Où les adieux sont des délais ;

Et sans se résigner à vivre
Ni s'en aller avant son tour,
On laisse les moments se suivre,
Et le coeur battre au jour le jour.

René-François Sully Prudhomme.


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MessageSujet: Re: Les poèmes d'olia   Les poèmes d'olia - Page 12 I_icon_minitimeDim 25 Juin - 7:21

Au prodigue
Poète : René-François Sully Prudhomme (1839-1907)
Recueil : Les épreuves (1866).
Sonnet.


Le cœur n'est pas fragile, il est fait d'or solide :
Plût au dieux que, pareil à l'amphore de grès,
Il ne servît qu'un temps et fût poussière après !
Mais il ne s'use point, ô douleur ! il se vide !

Au bord, la volupté rôde toujours avide :
Frère, ne permets pas qu'elle y boive à longs traits ;
Garde sévèrement ce qu'il contient de frais,
Trésor vingt ans accru qu'une nuit dilapide.

Sois avare de lui. Malheur à l'insensé
Qui, portant ce beau vase aux rouges bacchanales,
En perd le baume aux pieds des idoles banales !

Il sent un jour, sincère et traître fiancé,
Les lèvres d'une vierge à son cœur se suspendre,
Et son cœur grand ouvert n'a plus rien à répandre.

René-François Sully Prudhomme.


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