Recueil : Premières poésies (1830). Ce nuage est bien noir : - sur le ciel il se roule, Comme sur les galets de la côte une houle. L'ouragan l'éperonne, il s'avance à grands pas. - A le voir ainsi fait, on dirait, n'est-ce pas ? Un beau cheval arabe, à la crinière brune, Qui court et fait voler les sables de la dune. Je crois qu'il va pleuvoir : - la bise ouvre ses flancs, Et par la déchirure il sort des éclairs blancs. Rentrons. - Au bord des toits la frêle girouette D'une minute à l'autre en grinçant pirouette, Le martinet, sentant l'orage, près du sol Afin de l'éviter rabat son léger vol ; - Des arbres du jardin les cimes tremblent toutes. La pluie ! - Oh ! voyez donc comme les larges gouttes Glissent de feuille en feuille et passent à travers La tonnelle fleurie et les frais arceaux verts ! Des marches du perron en longues cascatelles, Voyez comme l'eau tombe, et de blanches dentelles Borde les frontons gris ! - Dans les chemins sablés, Les ruisseaux en torrents subitement gonflés Avec leurs flots boueux mêlés de coquillages Entraînent sans pitié les fleurs et les feuillages ; Tout est perdu : - Jasmins aux pétales nacrés, Belles-de-nuit fuyant l'astre aux rayons dorés, Volubilis chargés de cloches et de vrilles, Roses de tous pays et de toutes famines, Douces filles de Juin, frais et riant trésor ! La mouche que l'orage arrête en son essor, Le faucheux aux longs pieds et la fourmi se noient Dans cet autre océan dont les vagues tournoient. - Que faire de soi-même et du temps, quand il pleut Comme pour un nouveau déluge, et qu'on ne peut Aller voir ses amis et qu'il faut qu'on demeure ? Les uns prennent un livre en main afin que l'heure Hâte son pas boiteux, et dans l'éternité Plonge sans peser trop sur leur oisiveté ; Les autres gravement font de la politique, Sur l'ouvrage du jour exercent leur critique ; Ceux-ci causent entre eux de chiens et de chevaux, De femmes à la mode et d'opéras nouveaux ; Ceux-là du coin de l'oeil se mirent dans la glace, Débitent des fadeurs, des bons mots à la glace, Ou, du binocle armés, regardent un tableau. - Moi, j'écoute le son de l'eau tombant dans l'eau. Théophile Gautier.
Recueil : Premières poésies (1830). Ce nuage est bien noir : - sur le ciel il se roule, Comme sur les galets de la côte une houle. L'ouragan l'éperonne, il s'avance à grands pas. - A le voir ainsi fait, on dirait, n'est-ce pas ? Un beau cheval arabe, à la crinière brune, Qui court et fait voler les sables de la dune. Je crois qu'il va pleuvoir : - la bise ouvre ses flancs, Et par la déchirure il sort des éclairs blancs. Rentrons. - Au bord des toits la frêle girouette D'une minute à l'autre en grinçant pirouette, Le martinet, sentant l'orage, près du sol Afin de l'éviter rabat son léger vol ; - Des arbres du jardin les cimes tremblent toutes. La pluie ! - Oh ! voyez donc comme les larges gouttes Glissent de feuille en feuille et passent à travers La tonnelle fleurie et les frais arceaux verts ! Des marches du perron en longues cascatelles, Voyez comme l'eau tombe, et de blanches dentelles Borde les frontons gris ! - Dans les chemins sablés, Les ruisseaux en torrents subitement gonflés Avec leurs flots boueux mêlés de coquillages Entraînent sans pitié les fleurs et les feuillages ; Tout est perdu : - Jasmins aux pétales nacrés, Belles-de-nuit fuyant l'astre aux rayons dorés, Volubilis chargés de cloches et de vrilles, Roses de tous pays et de toutes famines, Douces filles de Juin, frais et riant trésor ! La mouche que l'orage arrête en son essor, Le faucheux aux longs pieds et la fourmi se noient Dans cet autre océan dont les vagues tournoient. - Que faire de soi-même et du temps, quand il pleut Comme pour un nouveau déluge, et qu'on ne peut Aller voir ses amis et qu'il faut qu'on demeure ? Les uns prennent un livre en main afin que l'heure Hâte son pas boiteux, et dans l'éternité Plonge sans peser trop sur leur oisiveté ; Les autres gravement font de la politique, Sur l'ouvrage du jour exercent leur critique ; Ceux-ci causent entre eux de chiens et de chevaux, De femmes à la mode et d'opéras nouveaux ; Ceux-là du coin de l'oeil se mirent dans la glace, Débitent des fadeurs, des bons mots à la glace, Ou, du binocle armés, regardent un tableau. - Moi, j'écoute le son de l'eau tombant dans l'eau. Théophile Gautier.
Recueil : La comédie de la mort (1838). Pour veiner de son front la pâleur délicate, Le Japon a donné son plus limpide azur ; La blanche porcelaine est d'un blanc bien moins pur Que son col transparent et ses tempes d'agate ;
Dans sa prunelle humide un doux rayon éclate ; Le chant du rossignol près de sa voix est dur, Et, quand elle se lève à notre ciel obscur, On dirait de la lune en sa robe d'ouate ;
Ses yeux d'argent bruni roulent moelleusement ; Le caprice a taillé son petit nez charmant ; Sa bouche a des rougeurs de pêche et de framboise ;
Ses mouvements sont pleins d'une grâce chinoise, Et près d'elle on respire autour de sa beauté Quelque chose de doux comme l'odeur du thé. Théophile Gautier.
Recueil : Émaux et Camées (1852). Tandis qu'à leurs oeuvres perverses Les hommes courent haletants, Mars qui rit, malgré les averses, Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes, Sournoisement lorsque tout dort, Il repasse des collerettes Et cisèle des boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne, Il s'en va, furtif perruquier, Avec une houppe de cygne, Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ; Lui descend au jardin désert, Et lace les boutons de rose Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges, Qu'aux merles il siffle à mi-voix, Il sème aux prés les perce-neiges Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine Où le cerf boit, l'oreille au guet, De sa main cachée il égrène Les grelots d'argent du muguet.
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles, Il met la fraise au teint vermeil, Et te tresse un chapeau de feuilles Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite, Et que son règne va finir, Au seuil d'avril tournant la tête, Il dit : " Printemps, tu peux venir ! " Théophile Gautier.
Messages : 173 Date de naissance : 20/03/1941 Date d'inscription : 28/02/2023 Age : 83 Localisation : le bar sur loup région paca
Sujet: poésie sur le carburant Mar 28 Fév - 17:26
Poésie sur les carburants...bravo à l'auteur!
J'ai le plaisir de vous envoyer ce poème plein d'humour, je n'en connais pas l'auteur mais il sait jouer avec les mots !!!
Le plaisir d'essence. (Ça commence bien !!!)
Dans ce monde de brut
de moins en moins raffiné
nous passons Leclerc de notre temps
à faire l'Esso sur des routes, pour,
au Total, quel Mobil ?
On se plaint d'être à sec,
tandis que le moteur économique,
en ce temps peu ordinaire,
est au bord de l'explosion,
dans un avenir qui semble citerne.
Il conviendrait de rester sur sa réserve,
voire, jauger de l'indécence de ces bouchons
qu'on pousse un peu trop loin.
Il y a des coups de pompes
ou des coûts de pompes
qui se perdent.
La vérité de tout cela sortira-t-elle du puits de pétrole ?
Qu'en pensent nos huiles ?
Peut-on choisir entre L'éthanol et l'État nul,
voilà qui est super inquiétant!
C'est en dégainant le pistolet de la pompe
qu'on prend un fameux coup de fusil.
Je vous laisse réfléchir sur cet axe-là ou sur ces tax
Bonne et longue route à tous .
simone
Messages : 173 Date de naissance : 20/03/1941 Date d'inscription : 28/02/2023 Age : 83 Localisation : le bar sur loup région paca
Sujet: Re: Les poèmes du mois de Février Mar 28 Fév - 17:29
Pascal Obispo est monté une fois dans le grenier de sa grand mére il a trouvé bcp de poémes et fait des chansons
dont "je ne sais plus"
Poétesse française née le 20 juin 1786 à Douai dans le Nord, Marceline Desbordes-Valmore est décédée à Paris le 23 juillet 1859.
: Âme et jeunesse
Poète : Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)
Recueil : Bouquets et prières (1843).
Puisque de l'enfance envolée
Le rêve blanc,
Comme l'oiseau dans la vallée,
Fuit d'un élan ;
Puisque mon auteur adorable
Me fait errer
Sur la terre où rien n'est durable
Que d'espérer ;
À moi jeunesse, abeille blonde
Aux ailes d'or !
Prenez une âme, et par le monde,
Prenons l'essor ;
Avançons, l'une emportant l'autre,
Lumière et fleur,
Vous sur ma foi, moi sur la vôtre,
Vers le bonheur !
Vous êtes, belle enfant, ma robe,
Perles et fil,
Le fin voile où je me dérobe
Dans mon exil.
Comme la mésange s'appuie
Au vert roseau,
Vous êtes le soutien qui plie ;
Je suis l'oiseau !
Bouquets défaits, tête penchée,
Du soir au jour,
Jeunesse ! On vous dirait fâchée
Contre l'amour.
L'amour luit d'orage en orage ;
Il faut souvent
Pour l'aborder bien du courage
Contre le vent !
L'amour c'est Dieu, jeunesse aimée !
Oh ! N'allez pas,
Pour trouver sa trace enflammée,
Chercher en bas :
En bas tout se corrompt, tout tombe,
Roses et miel ;
Les couronnes vont à la tombe,
L'amour au ciel !
Dans peu, bien peu, j'aurai beau faire :
Chemin courant,
Nous prendrons un chemin contraire,
En nous pleurant.
Vous habillerez une autre âme
Qui descendra,
Et toujours l'éternelle flamme
Vous nourrira !
Vous irez où va chanter l'heure,
Volant toujours ;
Vous irez où va l'eau qui pleure,
Où vont les jours ;
Jeunesse ! Vous irez dansante
À qui rira,
Quand la vieillesse pâlissante
M'enfermera !
Marceline Desbordes-Valmore.
simone
Messages : 173 Date de naissance : 20/03/1941 Date d'inscription : 28/02/2023 Age : 83 Localisation : le bar sur loup région paca
Sujet: poéme et a méditer Mar 28 Fév - 17:36
CHER FRERE BLANC,
QUAND JE SUIS NE, J'ETAIS NOIR,
QUAND J'AI GRANDI, J'ETAIS NOIR,
QUAND JE VAIS AU SOLEIL, JE SUIS NOIR,
QUAND J'AI PEUR, JE SUIS NOIR,
QUAND JE SUIS MALADE, JE SUIS NOIR...
QUAND JE MOURRAI, JE SERAI NOIR...
TANDIS QUE TOI, HOMME BLANC...
QUAND TU ES NE TU ETAIS, ROSE
QUAND TU AS GRANDI, TU ETAIS BLANC,
QUAND TU VAS AU SOLEIL, TU ES ROUGE,
QUAND TU AS FROID, TU ES BLEU,
QUAND TU AS PEUR, TU ES VERT,
QUAND TU ES MALADE, TU ES JAUNE,
QUAND TU MOURRAS, TU SERAS GRIS...
ET APRES CELA,
TU AS LE TOUPET DE M'APPELER
" L'HOMME DE COULEUR ! "
===
Histoire très touchante et émouvante qui donne à réfléchir
Une fille aveugle se détestait tellement parce qu'elle était aveugle. Elle haïssait tout le monde sauf son ami de garçon. Il était toujours là pour elle Un jour,elle lui dit: " Si seulement je pouvais voir le monde,je me marierais avec toi."
Un jour, quelqu'un lui a fait le don de ses yeux, un donneur anonyme. Quand les bandages ont été enlevés, elle fût capable de tout voir incluant son ami de garçon. Il lui demanda: "Maintenant que tu peux voir le monde, te marieras-tu avec moi ? "
La fille le regarda et elle vit qu'il était aveugle aussi. La vue de ses paupières fermées la bouleversa. Elle ne s'attendait pas à ça. La pensée de le voir ainsi pour le reste de sa vie la mena à refuser de se marier avec lui. Son ami la quitta en pleurs et quelques jours plus tard il lui écrivit une note qui disait : " Prends bien soin de tes yeux car avant qu'ils deviennent les tiens,ils étaient les miens."
Admin Admin
Messages : 1105 Date de naissance : 26/08/1946 Date d'inscription : 02/11/2022 Age : 77 Localisation : Nimes
Sujet: Re: Les poèmes du mois de Février Mer 1 Mar - 7:56
je suis heureux de lire tes partage très joli Bisous