Messages : 152 Date de naissance : 27/11/1950 Date d'inscription : 21/11/2023 Age : 73 Localisation : Haut de France
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Lun 11 Mar - 14:16
Coucou Olia Je vais être présente plus souvent cette semaine je vais pouvoir venir lire tes poèmes.
olia
Messages : 1957 Date de naissance : 16/01/1944 Date d'inscription : 09/11/2022 Age : 80 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Mar 12 Mar - 7:39
Coucou ma petite Mylène, j'espère que tu n'as pas de soucis, portes-toi bien.
En ce qui concerne la présence sur les forums, on fait comme on peut ce n'est pas toujours facile.
Bisous petite amie.
olia
Messages : 1957 Date de naissance : 16/01/1944 Date d'inscription : 09/11/2022 Age : 80 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Mar 12 Mar - 7:39
L'amour du pays Poète : François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) Recueil : Les loisirs lyriques (1866). Pays natal, par quels secrets liens A tout jamais s'attache à toi notre âme ? Fils de la plaine ou francs Tyroliens, Pour nos foyers même amour nous enflamme. Magiques reflets Gardés du jeune âge, On voit des chalets Au fond d'un mirage : Car les souvenirs sont autant d'amis Qui disent au cœur : Chéris ton pays.
Fraîcheur des bois, eaux dormantes des lacs, Oiseaux divers de couleurs ou de formes Tressant dans l'air leurs gracieux hamacs, Leurs nids chantants, aux branches des grands ormes, Vols aériens Sillonnant l'espace ; Tous ces petits riens Prennent grande place : Car les souvenirs sont autant d'amis Qui disent au cœur : Chéris ton pays.
Le flot des jours entraîne notre esquif Vers le néant, gouffre de cataracte ; Mais la nature, en son cours fugitif, D'un double amour avec nous fit un pacte. Comme l'arbrisseau Qui se lie au chêne, Autour du berceau S'enr0ule une chaîne : Car les souvenirs sont autant d'amis Qui disent au cœur : Chéris ton pays.
Qu'un mal rebelle ait jeté ses défis Au plus savant de nos plus grands oracles, Le pays seul conserve pour ses fils Sa douce effluve opérant des miracles : C'est l'heureux climat De notre naissance Qui pour qu'on l'aimât Gardait sa puissance : Car les souvenirs sont autant d'amis Qui disent au cœur : Chéris ton pays.
Si par le sang on remonte aux aïeux, Par tout son être on tient à la patrie. Serait-il donc crime plus odieux Que de trahir cette terre chérie ! Qui donc a prescrit Cette loi profonde ? C'est le grand esprit, C'est l'âme du monde : Car les souvenirs sont autant d'amis Qui disent au cœur : Chéris ton pays.
François-Marie Robert-Dutertre.
Mylène
Messages : 152 Date de naissance : 27/11/1950 Date d'inscription : 21/11/2023 Age : 73 Localisation : Haut de France
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Mar 12 Mar - 15:01
Non.. non.. pas de souci de santé je m'occupe de mes petits-enfants pendant les vacances et j'aime ça.
pour les poèmes et porte toi bien également.
olia
Messages : 1957 Date de naissance : 16/01/1944 Date d'inscription : 09/11/2022 Age : 80 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Mer 13 Mar - 7:15
Profite de tes petits enfants ma petite Mylène ce n'est que du bonheur.
Bisous.
olia
Messages : 1957 Date de naissance : 16/01/1944 Date d'inscription : 09/11/2022 Age : 80 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Mer 13 Mar - 7:15
La muse chansonnière Poète : François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) Recueil : Les loisirs lyriques (1866). On me voit, courant les pieds nus, Rire avec les premiers venus ; D'autres fois en mules de soie Aux palais j'apporte la joie ; Car du même pas empressé Je visite hôtel et chaumière ; Je suis la muse Chansonnière Au jupon un peu retroussé.
Je ne porte point le peplum Et ne connais pour labarum Que l'écharpe que je déplie Sur les grelots de la folie. Satyrique avec les heureux, Je me fais modeste et gentille, Et surtout toujours bonne fille, Avec les couples amoureux.
Je dois, en fille de Bacchus, Préférer le vin aux écus ; Mais je rougis du vieux Silène Lorsqu'il s'enivre à perdre haleine. J'aime toujours aux gais repas Que l'esprit gaulois étincelle, Et je veux qu'Hébé, toujours belle, Ne montre qu'un peu ses appas.
Pour être propice aux amants, J'aide à leurs doux épanchements, Et quand je tiens en main ma lyre, C'est le bonheur, c'est un délire ; Mais s'il arrive un mauvais cas, Si la vertu chancelle et glisse, Là je ne suis jamais complice, Car je fuis lorsqu'on parle bas.
Je trône 'au milieu de Paris ; La gloire, les jeux et les ris, La vieille sagesse endormie Composent mon académie. L'atticisme et le goût nouveau Sont la règle de tous mes rites, Et j'ai des bardes émérites Parmi les membres du Caveau.
Par strophes, tercets ou quatrains J'inspire les joyeux refrains ; A ma voix la foule accourue, Aime à me suivre dans la rue. Tout écho répond à mon luth, Quoique je sois un peu païenne, Et la grande âme plébéienne Avec moi risque son salut.
Si je vois un peuple en danger, Avec lui, contre l'étranger, Héroïne ardente, enflammée, Je vaux souvent toute une armée ; Et lorsque l'on marche au combat Aux accents de la Marseillaise, On dirait qu'en une fournaise J'ai trempé l'âme du soldat.
Si je vous raille, ô souverains ! Passez-moi mes petits refrains ; Point de gardes prétoriennes Pour mes chansons voltairiennes, Car nul régicide ici-bas Je ne connais et je ne hante ; Avec moi toujours la voix chante Et l'esprit ne conspire pas.
François-Marie Robert-Dutertre.
olia
Messages : 1957 Date de naissance : 16/01/1944 Date d'inscription : 09/11/2022 Age : 80 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Jeu 14 Mar - 7:33
Le bon curé de Souvignac Poète : François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) Recueil : Les loisirs lyriques (1866). Les bons curés, les douces femmes, Sont de rares présents des cieux ; Les grands esprits, les simples âmes Habitent peu dans ces bas lieux ; Mais Dieu, par une grâce insigne, Non loin du duché d'Armagnac, A choisi, pour bénir la vigne, Le bon curé de Souvignac.
Son grand dogme est la tolérance ; Aucuns pécheurs ne sont maudits ; Dans un doux rayon d'espérance, Il montre à tous le Paradis ; Simple de ton et de démarche, Au pauvre ouvrant vite son sac, Il est beau comme un patriarche, Ce bon curé de Souvignac.
Sous le toit de son humble cure Il reçoit de gais pèlerins, Et, sans être enfant d'Épicure, Il permet les joyeux refrains ; Sa prévenance hospitalière Offre calumet et tabac, Car il a l'humeur familière, Ce bon curé de Souvignac.
L'Église, dès notre naissance, Assoit sur nous menus impôts ; La mine d'or, c'est l'ignorance, Et l'on y fouille à tout propos. Mais sur l'autel faire la banque Répugne à ce fils d'Isaac ; Voilà pourquoi le luxe manque Chez le curé de Souvignac.
Laissant à César son royaume, Au culte il borne son pouvoir ; Il fuit la cour, mais sous le chaume L'orphelin est sûr de le voir. Quand tant d'autres adroits compères Ont recours aux coups de Jarnac, On ne cite que faits sincères Du bon curé de Souvignac.
Il n'a pas renié sa mère En se faisant prêtre romain : Il ne traite pas de chimère Le progrès de l'esprit humain ; Il aime la philosophie Et sait respecter Condillac ; A la science il se confie, Le bon curé de Souvignac.
Le Vatican, le Capitole Ne changent point son oremus, Et sa voix douce qui console Ne dit jamais : Non possumus. Sous le froc il est sans rancune, Tel qu'il fut jadis sous le frac. Qu'il est d'espèce peu commune, Le bon curé de Souvignac !
Instruit des droits de la nature Comme des devoirs d'un chrétien, De la plus humble créature Il se fait l'indulgent soutien. Mais, vrai fils du siècle, il rabaisse Tous les marquis de Pourceaugnac, Car vertu vaut mieux que noblesse Pour le curé de Souvignac.
Il ne scrute pas l'âme humaine Par-delà l'ombre du tombeau, Et conduit jusqu'au noir domaine Le pécheur parti sans flambeau. « Juge éternel, sois-lui propice, Qu'il ait nom Voltaire ou Balzac, Je lui dois un dernier office, » Dit le curé de Souvignac.
Le prêtre imbu de l'Évangile, Le franc-maçon au rit divin, A la même coupe d'argile Peuvent boire le même vin. Au chevet du même malade, Près de l'homme au pauvre bissac, Nous donnerions tous l'accolade Au bon curé de Souvignac.
François-Marie Robert-Dutertre.
Mylène
Messages : 152 Date de naissance : 27/11/1950 Date d'inscription : 21/11/2023 Age : 73 Localisation : Haut de France
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Jeu 14 Mar - 14:27
simone
Messages : 170 Date de naissance : 20/03/1941 Date d'inscription : 28/02/2023 Age : 83 Localisation : le bar sur loup région paca
Sujet: mes poésies Ven 15 Mar - 11:49
Bouquet d'arbres poème
Bouquet d'arbres
Il faut parler des ifs comme on parle des morts
Du pelage d'automne enrobant l'eau qui dort
Le lilas oiseau-lyre ouvrant ses ailes blanches
C'est un flocon de neige qui plane sur les branches
Et le doux peuplier les calèches du vent
L'entraînent au galop de leurs chevaux piaffant
Ambre liquide ourlant la rive des forêts
L'écorce du bouleau tisse sa voie lactée
Le sapin familier de ses aiguilles brunes
Faufile la voilure attachée à sa hune
Et la pluie dans les mains frêles des marronniers
Glisse et s'effrite comme la vie d'un prisonnier
Mais le chêne fixé sur un socle de marbre
Semble un berger figé parmi son troupeau d'arbres
Si je nomme le charme une allée se dénoue
Une source enchâssée à son collier de houx
Et je ne sais que dire à ces obscurs témoins:
Tilleuls rompant le soir leur graine de parfums
Pommiers de gloire au flanc des collines couchés
Saules tremblants comme une fille effarouchée
A tous ceux qui s'en vont cherchant dans la nuit noire
La charnelle vêture et l'humaine mémoire.
Robert Desnos.
Aux Arbres
Arbres de la forêt, vous connaissez mon
Au gré des envieux, la foule loue et blâme
Vous m'avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l'esprit à la natu
Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
Et du même regard poursuivre en même temps,
Pensif, le front baissé, l'oeil dans l'herbe profonde,
L'étude d'un atome et l'étude du monde.
Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
Arbres, vous m'avez vu fuir l'homme et chercher Dieu.
Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,
Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,
Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,
Vous savez que je suis calme et pur comme vous.
Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieus'élance,
Et je suis plein d'oubli comme vous de silence!
La haine sur mon nom répand en vain son fiel;
Toujours je vous atteste, ô bois aimés du ciel!
J'ai chassé loin de moi toute pensée amère,
Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère
Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
Je vous aime, et vous, lierre au seuil des antres sourds,
Ravins où l'on entend filtrer les sources vives,
Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m'entoure et me cache à la fois
Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
Je sens quelqu'un de grand qui m'écoute et qui m'aime!
Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,
Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,
Forêts! c'est dans votre ombre et dans votre mystère,
C'est sous votre branchage auguste et solitaire
Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,
Et que je veux dormir quand je m'endormirai.
Robert Sabatier.
simone
Messages : 170 Date de naissance : 20/03/1941 Date d'inscription : 28/02/2023 Age : 83 Localisation : le bar sur loup région paca
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Ven 15 Mar - 11:50
" Sqirlz Water "
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Près des ruisseaux, près des cascades,
Dans les champs d’oliviers fleuris,
Sur les rochers, sous les arcades
Dont le temps sape les débris,
Sous les murs du vieux monastère.
Dans le bois qu’aime le mystère,
Sous l’ombre du pin solitaire,
Sous le platane aux frais abris ;
A l’heure où, sous l’humble chaumière.
Le chevrier prend son repas,
A l’heure où brille la lumière,
A l’heure où le jour ne luit pas ;
L’été, quand sous le vert ombrage
Tu viens t’asseoir après l’ouvrage :
L’hiver, par le froid, par l’orage ;
Toujours, partout, je suis tes pas.
Lorsque les cloches argentines
Réveillent l’oiseau dans son nid,
C’est moi qui te suis à matines :
Et quand la prière finit.
Au sortir du temple gothique,
C’est moi qui vais sous le portique
T’offrir, suivant l’usage antique.
L’eau sainte et le rameau bénit.
Quand, vers la fin de la journée,
Tu vas près du saint tribunal,
Devant l’ermite prosternée.
Incliner ton front virginal,
C’est moi qui d’un air humble et tendre.
Quand l’Angélus s’est fait entendre,
Esclave assidu, vais t’attendre
Auprès du confessionnal.
Viens, je te dirai le cantique
Que je suis allé, ce matin.
Choisir dans la boutique
D’un colporteur napolitain,
Et contre la dent meurtrière
Des loups errants dans la clairière,
Je t’apprendrai quelle prière
Il faut réciter en latin.
Je mettrai dans ton oratoire
Un missel à fermoirs dorés,
Où des moines ont peint l’histoire
De nos anciens livres sacrés ;
Des apôtres les douze images,
La bonne Vierge, et les trois Mages
Au Christ apportant leurs hommages,
Et baisant ses pieds adorés.
Oh, regarde-moi sans colère !
Promets-moi que tu m’aimeras :
Ne me défends pas de te plaire,
Laisse-toi serrer dans mes bras !
Que cette froideur t’abandonne ;
A péché secret Dieu pardonne,
Et je mettrai sur ta madone
Le voile que tu quitteras.
Félix Arvers,
Mylène
Messages : 152 Date de naissance : 27/11/1950 Date d'inscription : 21/11/2023 Age : 73 Localisation : Haut de France
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Ven 15 Mar - 14:50
olia
Messages : 1957 Date de naissance : 16/01/1944 Date d'inscription : 09/11/2022 Age : 80 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Sam 16 Mar - 7:27
Le chant du travail Poète : François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) Recueil : Les loisirs lyriques (1866). Pourquoi convoiter l'opulence, Lorsqu'on a bon œil et bon bras ? Quand le cœur est plein de vaillance, On est heureux en tous états.
Allons ! travailleurs, à l'ouvrage ! N'envions point les courtisans. Point de blason, mais bon courage ! C'est la devise aux artisans.
D'un bruit de joyeuse cadence Faisons retentir nos travaux ; On sait que chez nous l'abondance Entre à l'appel de nos marteaux.
Allons ! travailleurs, à l'ouvrage ! N'envions point les courtisans. Point de blason, mais bon courage ! C'est la devise aux artisans.
Les bois, les métaux ou la pierre Se façonnent sous nos outils, Et du maître en chaque carrière, Le progrès passe aux apprentis.
Allons ! travailleurs, à l'ouvrage ! N'envions point les courtisans. Point de blason, mais bon courage ! C'est la devise aux artisans.
Si du goût, dans l'Europe entière, La France est le porte-étendard, C'est que de la brute matière Nous faisons des chefs-d'œuvre d'art.
Allons ! travailleurs, à l'ouvrage ! N'envions point les courtisans. Point de blason, mais bon courage ! C'est la devise aux artisans.
Pour mieux braver chaleur ou glace, L'espoir nous dit qu'au bout du jour, L'amour, ce baume qui délasse, Nous attend à notre retour.
Allons ! travailleurs, à l'ouvrage ! N'envions point les courtisans. Point de blason, mais bon courage ! C'est la devise aux artisans.
Aimer pour embellir la vie ; S'entraider par fraternité ; Défendre au besoin la patrie : Voilà toute l'humanité.
Allons ! travailleurs, à l'ouvrage ! N'envions point les courtisans. Point de blason, mais bon courage ! C'est la devise aux artisans.
François-Marie Robert-Dutertre.
olia
Messages : 1957 Date de naissance : 16/01/1944 Date d'inscription : 09/11/2022 Age : 80 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Sam 16 Mar - 7:29
Ma chère Simone tu as ton espace bien à toi pour poster tes poésies, s'il te plait n'empiète pas chez les autres, , bisous.
olia
Messages : 1957 Date de naissance : 16/01/1944 Date d'inscription : 09/11/2022 Age : 80 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Lun 18 Mar - 7:25
Le chevreau et l'enfant Poète : François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) Recueil : Les loisirs lyriques (1866). Le gai chevreau bondit et se suspend Aux longs rameaux du cytise ou du saule ; Capricieux, sur les cimes grimpant, Il court aux fleurs, aux feuillages qu'il frôle ; Rêvant la lutte en ses joyeux ébats, D'un front sans arme il provoque aux combats ; Mais vienne un bruit, une ombre, une chimère, Et le jeune cabri vite accourt à sa mère.
Bondis aussi sur les bords des sentiers, Petit enfant, au début de la vie ; Le rouge fruit qui pend aux églantiers Ferait ta joie, il est ta seule envie. Élance-toi, malgré piques et dards, Vers ce buisson où plongent tes regards ; Mais souviens-toi, dans toute peine amère, Que le jeune cabri vite accourt à sa mère.
Lorsque trompant le regard vigilant Du chevrier qui veille en sentinelle, Un ravisseur, approchant à pas lent, Trame le rapt du petit qu'il appelle. L'œil inquiet au bruit de l'étranger Mais d'un flair sûr découvrant le danger Qui doit hâter sa course plus légère, Tout tremblant, le cabri vite accourt à sa mère.
L'esprit du mal tendra sur ton chemin, Petit enfant, de trompeuses embûches ; A la jeunesse il ravit son carmin Comme un frelon ravit le miel aux ruches. Puisse un bon ange aussi veillant sur toi Te rappeler par un instinct d'effroi, Près d'un danger, fût-il même éphémère, Que le jeune cabri vite accourt à sa mère.
François-Marie Robert-Dutertre.
Mylène
Messages : 152 Date de naissance : 27/11/1950 Date d'inscription : 21/11/2023 Age : 73 Localisation : Haut de France
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Lun 18 Mar - 14:27
olia
Messages : 1957 Date de naissance : 16/01/1944 Date d'inscription : 09/11/2022 Age : 80 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Mar 19 Mar - 7:26
Avec plaisir ma petite Mylène
olia
Messages : 1957 Date de naissance : 16/01/1944 Date d'inscription : 09/11/2022 Age : 80 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Mar 19 Mar - 7:26
Le mépris des grandeurs Poète : François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) Recueil : Les loisirs lyriques (1866). Par l'esprit ou par la fortune J'aime à voir tout homme grandir ; Nulle gloire ne m'importune, Je ne suis pas las d'applaudir ; Je trouve même légitime Que l'on rêve luxe et splendeurs ; Mais si vous n'avez mon estime, Je mépriserai vos grandeurs.
Ma tolérance est infinie ; Prélats trônant au divin lieu, Allongez votre litanie, Si cela peut plaire au bon Dieu. Des âmes qui vous sont si chères Stimulez les saintes ardeurs, Mais si vous mentiez dans vos chaires, Je mépriserais vos grandeurs.
A vos honnêtes Éminences, Ministres, je dois mon respect ; Je verse ma part aux finances, Je ne saurais être suspect. Disposez donc de nos ressources, Payez jusqu'aux ambassadeurs, Mais si vous nous voliez nos bourses, Je mépriserais vos grandeurs.
Immortels des Académies, Sénateurs de l'esprit humain, Que des Muses les voix amies Vous indiquent le droit chemin. Grands savants, porteurs de lunettes, Soyez dignes, sinon frondeurs, Mais si vous faites des courbettes, Je mépriserai vos grandeurs.
Mesdames, fussiez-vous duchesses, Pour vous je suis sans préjugé, Mais ce n'est pas par des richesses Que mon cœur peut être engagé. En amour je suis philosophe, Si donc, abusives rondeurs, Vos charmes n'étaient qu'en étoffe, Je mépriserais vos grandeurs.
Gentilhomme, marquis ou prince, Passez sous le commun niveau ; Si votre savoir est trop mince, S'il est trop creux votre cerveau, Si votre pied plat dans l'ornière Accuse en vous trop de lourdeurs, Ah ! Messieurs de la Melonnière, Je mépriserai vos grandeurs.
Sur l'âpre sentier de la vie, Escarpé de chaque côté, Jusqu'au sommet que l'on envie, Fier et debout, être monté ; Sans ramper garder l'équilibre, N'ayant pour appui que l'honneur, Être vraiment un homme libre, Voilà la suprême grandeur.
François-Marie Robert-Dutertre.
olia
Messages : 1957 Date de naissance : 16/01/1944 Date d'inscription : 09/11/2022 Age : 80 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Mer 20 Mar - 7:33
Le mois de mai Poète : François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) Recueil : Les loisirs lyriques (1866). Lorsqu'Éole a, dans leur caverne, Renfermé les tristes autans, Quand l'oiseau qui chez nous hiverne S'en va regagner ses étangs, Ô doux printemps, ta jeune épouse, En souriant à tes amours, Pour tes pieds nus sur la pelouse Tisse un vert tapis de velours
Le cerf en amour cherche et rôde A l'entour des fourrés épais ; Le lézard, couvert d'émeraude, Au soleil vient dormir en paix ; Au sein des forêts reverdies Les nids de mousse et de duvet Se remplissent de mélodies Comme Cimarose en rêvait.
Sous les amoureuses baleines Des zéphirs qui rident les flots, Le muguet au bord des fontaines Agite ses petits grelots ; Et pour que, plus belle, elle éclate, La main d'un sylphe printanier Viens, dans son corset écarlate, Lacer la fleur du grenadier.
L'eau habille dans les cascades En faisant tourner les moulins, Et donne ainsi des sérénades Aux nymphes des bosquets voisins ; Et le rêveur qui se promène Entend parfois le chalumeau Qui fait, dans un pauvre domaine, Danser les filles du hameau.
François-Marie Robert-Dutertre.
olia
Messages : 1957 Date de naissance : 16/01/1944 Date d'inscription : 09/11/2022 Age : 80 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Jeu 21 Mar - 7:44
Le papillon et la jeune fille Poète : François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) Recueil : Les loisirs lyriques (1866). La jeune fille :
Beau papillon qui viens à ma fenêtre Te réjouir sur le sein de mes fleurs, Petit coquet, tu les trahis peut-être, Car à chaque aube on les voit tout en pleurs ; Si je savais que tu fusses volage Après avoir ravi leur doux trésor, Beau papillon, pour punir cet outrage, Je couperais tes belles ailes d'or.
Le papillon :
Nous que l'on dit coupables d'amours folles, Enfants des airs, si partout nous volons, C'est que les fleurs entr'ouvrent leurs corolles Comme une amorce à tous les papillons. Ah ! Croyez-moi, mes jeunes demoiselles, Quand vous aurez fait choix d'un doux vainqueur Point n'est besoin de lui couper les ailes, Mais vous plutôt gardez bien votre cœur.
François-Marie Robert-Dutertre.
olia
Messages : 1957 Date de naissance : 16/01/1944 Date d'inscription : 09/11/2022 Age : 80 Localisation : Picardie
Sujet: Re: Poèmes d'auteurs de Olia Ven 22 Mar - 7:35
Le printemps Poète : François-Marie Robert-Dutertre (1815-1898) Recueil : Les loisirs lyriques (1866). Gentils oiseaux, venez à ma fenêtre, Ce blanc duvet est pour vos petits nids ; Je sens aussi que le printemps va naître, Mon cœur ému s'épanche au sein des nuits. Les fleurs déjà dégagent leurs corolles, Leur corset vert ne craint plus les autans ; Voici les jours des jeux, des danses folles, Jolis oiseaux, célébrons le printemps.
Présage heureux, la nature féconde Sème de fleurs le lit de son époux ; Partout l'amour devient la loi du monde Et les amants ont des regards plus doux. Voici venir l'heure de la tendresse, L'heure joyeuse aux baisers éclatants ; Buvons donc tous aux coupes de l'ivresse ; Jolis oiseaux, célébrons le printemps.
Oh ! connue vous que n'ai-je aussi des ailes Pour m'envoler sous les bois odorants ! Que n'ai-je aussi des caresses nouvelles Pour apaiser mes pensers délirants ! Mais ici-bas, solitaire et rêveuse, Je ne connais que les tristes instants ; Combien pourtant je voudrais être heureuse ! Jolis oiseaux, célébrons le printemps.
En écoutant la chanson si jolie Que vous jetez aux vents de l'horizon, Je sens mon cœur pris de mélancolie, Et de désirs qui troublent ma raison, Après ces chants qui peignent votre flamme, De volupté je vous vois palpitants ; Et moi j'attends à qui donner mon âme ; Jolis oiseaux, célébrons le printemps,
N'ai-je pas droit à la faveur céleste, Au tendre amour, à ma part de bonheur ? La vie, hélas ! serait un don funeste Si l'on devait languir dans le malheur ; Mais Dieu jamais ne manque à ses promesses, Il fit un cœur pour tout cœur de vingt ans. Je suis aimée, allons ! plus de tristesses, Jolis oiseaux, célébrons le printemps.